Michèle Gazier
Critique littéraire, traductrice, romancière et éditrice, Michèle Gazier traverse les frontières qui séparent les langues espagnole et française. Diplômée d’une maîtrise d’espagnol, Michèle Pardina enseigne en lycée et collège pendant treize ans, de 1970 à 1983. À partir des années 1980, elle contribue à faire découvrir de grands écrivains espagnols tels que Manuel Vázquez Montalbán ou Juan Marsé en traduisant leurs romans. Ses chroniques pour Libération, dès 1983, traitent principalement de la littérature espagnole, italienne et portugaise. Critique littéraire pour Télérama de 1983 à 2006, elle devient une grande figure de la vie littéraire contemporaine, couronnée en 1993 par le prix de la critique de Cognac. Elle écrit aussi des scénarios pour des documentaires, et conduit des entretiens d’écrivains pour des portraits télévisuels. La décennie 1990 lui fait franchir la frontière qui sépare la lecture critique de la création littéraire. Après un recueil de nouvelles, En sortant de l’école (1992), elle publie son premier roman en 1993. Dans la dizaine de romans qu’elle a fait paraître depuis, elle explore les frontières de l’identité et du corps dans leur dimension réaliste et fantastique, ainsi que les frontières sociales et spatiales. À partir de 2010, elle fonde les éditions des Busclats en collaboration avec Marie-Claude Char.
Cécile Ladjali
Romancière, dramaturge, essayiste et professeur agrégée de lettres, Cécile Ladjali a soutenu en 2002 une thèse de doctorat sur « La figure de l’androgyne chez les auteurs de la fin du XIXe siècle » à l’Université Paris IV Sorbonne. Après avoir enseigné le français pendant une quinzaine d’années en lycée en Seine Saint-Denis, elle est maintenant chargée de cours à l’Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle et professeur dans un lycée privé pour jeunes sourds. En 2003, elle a publié chez Albin Michel un livre d’entretiens avec George Steiner, Éloge de la transmission, le maître et l’élève. Deux autres essais sur son expérience d’enseignante paraissent ensuite : Mauvaise langue en 2007 (Prix Femina pour la Défense de la langue française) et Ma bibliothèque : lire, écrire, transmettre en 2014. Elle a également permis à ses élèves de lycée de publier aux éditions L’Esprit des Péninsules un recueil de poèmes Murmures préfacé par Georges Steiner en 2001 et une pièce de théâtre Tohu-Bohu en 2002, préfacée par Daniel Mesguich et mise en scène en 2004 à l’espace Rachi par son fils William Mesguich. Elle anime également régulièrement des rencontres avec des écrivains au théâtre de la Reine Blanche à Paris. Depuis 2004, elle publie presque tous les ans un roman aux éditions Actes Sud, où elle dirige aujourd’hui la collection « Le Préau ». Illettré, paru en 2017, raconte la vie quotidienne et les rêves d’un jeune illettré nommé Léo, à l’existence fantomatique. Contrairement à ce personnage qui n’a pas les mots pour faire écran entre lui et le monde et qui en subit de plein fouet la violence, Bénédict, le héros éponyme du roman suivant, est professeur de littérature comparée à l’Université de Lausanne : né en Suisse, d’une mère iranienne, il entreprend un voyage de la blancheur suisse au noir iranien des origines. Cette quête de l’identité fait écho au récit autobiographique intitulé Shâb ou la nuit où Cécile Ladjali raconte ses origines iraniennes, sa naissance à Lausanne en 1971 et son adoption.
Jean-Noël Pancrazi
Écrivain et critique littéraire né en 1949, Jean-Noël Pancrazi passe les premières années de sa vie en Algérie qu’il quitte en 1962 avec ses parents et sa sœur. Il s’installe avec sa famille à Perpignan, puis à Paris. Professeur agrégé de lettres, il enseigne pendant quelques années en région parisienne. C’est grâce à son essai sur Mallarmé (1973) qu’il ose écrire un premier roman très autobiographique, La Mémoire brûlée (1979), accueilli d’emblée par les éditions du Seuil. Plus tard, il ancre ses récits, où la fiction se mêle à l’autobiographie, dans ses lieux de vie : Paris (Le Passage des princes en 1988 ; Les Quartiers d’hiver en 1990), l’Algérie (Madame Arnoul en 1995, Je voulais leur dire mon amour en 2017), la Corse (à laquelle ressemble cette île où vit le poète solitaire de L’Heure des adieux), Perpignan – ou bien dans ses lieux de voyage comme la république dominicaine (Les Dollars des sables en 2006, Montecristi en 2009). L’expérience amoureuse entre alors en résonance avec la dénonciation lucide des injustices politiques et sociales. Les origines corses de son père et catalane de sa mère (Perpignan) lui inspirent une trilogie de mémoire filiale : Long séjour (1998) et Corse (2000) illustré par les photographies de Raymond Depardon, sur la fin de la vie de son père en Corse, Renée Camps (2001) sur sa mère à Perpignan. D’autres récits déplient, dans de longues phrases sinueuses et rythmées, les non-dits d’une Histoire qu’il a vécue, (La Montagne relatant la mort de six petits camarades assassinés dans la montagne pendant la guerre d’Algérie) ou bien rendent visibles les laissés pour compte de notre monde actuel : Indétectable (2014) raconte la vie à Paris de Mady, sans papiers, d’origine malienne. Dans Tout est passé si vite (2003), récit de la fin de vie d’une amie éditrice et écrivain, Jean-Noël Pancrazi entrelace l’alchimie de la création littéraire et le monde de l’édition avec ses codes et ses comédies, qu’il connaît bien. Outre les nombreux prix qui ont couronné ses romans et récits, il a reçu le grand prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre et est membre du jury du prix Renaudot depuis 1999.
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Pierre Brunel
Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de lettres classiques, Professeur émérite à l’Université Paris IV Sorbonne, ancien membre de l’Institut universitaire de France à la chaire de littérature comparée, Pierre Brunel a autant été inspiré par Paul Claudel, Balzac, Butor, Rimbaud, et bien d’autres poètes, comme par des domaines aussi larges que la musique, en particulier Chopin ou encore l’opéra, mais aussi la Mythocritique, PUF (1992), la mythopoétique. Un de ses livres de référence porte sur l’imaginaire du secret : « Le propre du secret est qu’il donne à imaginer. Il est le point de départ d’une recherche qui peut prendre la forme de la quête, ou même de l’enquête ».
Claire Colin
Actuellement enseignante de français dans le secondaire, Claire Colin s’intéresse à la littérature contemporaine, aux récits brefs, aux croisements entre littérature, philosophie et anthropologie ainsi qu’à la théorie littéraire. Elle a soutenu en 2013 une thèse de littérature comparée consacrée à l’événement dans la nouvelle contemporaine, en cours de publication aux éditions Classiques Garnier dans la collection « Théorie de la littérature ». Elle a co-dirigé en 2015 avec Claire Cornillon le volume Ce que le récit ne dit pas aux Presses Universitaires François Rabelais de Tours, et en 2017, avec Thomas Conrad et Aude Leblond, Pratiques et poétiques du chapitre, du XIXe au XXIe siècle, aux Presses Universitaires de Rennes. Elle a publié plusieurs articles sur les nouvelles de J-M. G Le Clézio, et a co-dirigé avec Rachel Bouvet, professeur à l’UQAM, le numéro 10 des Cahiers JMG Le Clézio, intitulé « Habiter la terre » et consacré aux rapports entre l’être et l’environnement dans l’œuvre de cet auteur.
Ambre-Aurélie Cordet
Ancienne élève de classes préparatoires littéraires de Victor Duruy et Henri IV, agrégée de lettres modernes, Ambre-Aurélie Cordet prépare actuellement une thèse de littérature comparée sous la direction d’Anne-Gaëlle Weber (Université d’Artois) et la co-direction d’Anne Tomiche (Sorbonne Université), qui porte sur le roman de formation féminine dans la première moitié du XXe siècle. Elle s’intéresse autant aux représentations des femmes qu’à leur expression artistique, ainsi qu’à la mise en fiction de l’idée de « féminité ».
Françoise Heulot-Petit
Françoise Heulot-Petit est Maître de conférences habilitée à diriger des recherches en Arts du spectacle à l’Université d’Artois. Elle est dramaturge et dirige des ateliers d’écriture depuis 2001. Ses travaux portent sur la dramaturgie, le monologue et la place de l’autre dans la parole du solitaire mais aussi sur le théâtre jeune public. Sa recherche interroge la notion de reconnaissance, comme principe de l’action et enjeu identitaire. Un autre pan de son travail est consacré à l’exploration du corps à la scène, dans sa version grotesque ou marionnettique. Ses dernières recherches portent sur les écritures de la guerre.
Véronique Montémont
Maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l’Université de Lorraine, membre d’ATILF-CNRS (UMR 7118), Véronique Montémont fut membre Junior honoraire de l’Institut Universitaire de France, et est spécialiste de l’autobiographie, des journaux personnels et de la photobiographie. Elle explore tant les archives familiales que les modèles du moi. Elle a consacré un ouvrage à Jacques Roubaud, exploré des corpus oulipiens, ou para-oulipiens, ce qui a fait d’elle « une flâneuse vianotrope, une sympathisante quenienne, mais surtout une irréductible perecophile », sans oublier des incursions fidèles vers les textes d’Annie Ernaux, Anne-Marie Garat, Sebald. Maniant la statistique textuelle sur des corpus numérisés, responsable de la base de données Frantext, elle a un regard très aiguisé sur la langue.
Solenne Montier
Ancienne élève de l’ENS Lyon, Solenne Montier est agrégée de lettres modernes. Actuellement ATER à l’Université de Caen Normandie, elle vient de soutenir une thèse sur les interstices de la conversation dans les romans de Marcel Proust et de Nathalie Sarraute (dirigée par Marie-Hélène Boblet) et s’intéresse aux écritures narratives du XXe siècle. Récemment, elle a co-organisé une journée d’études sur les « Aventure(s) du récit » et a publié un article sur l’exploration du silence dans la Recherche du temps perdu et dans les récits sarrautiens (paru dans le dernier numéro des Quaderni Proustiani).
Isabelle Roussel-Gillet
Maître de conférences habilitée à diriger des recherches et commissaire d’exposition, Isabelle Roussel-Gillet accompagne les projets d’exposition et les écritures critiques du Master expographie-muséographie de l’Université d’Artois. Membre des équipes « Praxis et art » et « TransLittéraires » du laboratoire Textes & Cultures, et sensible aux enjeux de la trace, aux figures de l’entre-deux, elle travaille sur les collaborations comme celle entre Salvador Dali et Maurice Béjart. Elle étudie le roman et les récits brefs contemporains, les livres d’artistes et notamment le dialogue entre les arts chez les écrivains Michel Butor, Annie Ernaux, Jean-Marie Le Clézio (sur lequel elle a écrit trois ouvrages et coordonné cinq collectifs), les cinéastes Richard Dindo, Laurent Cantet ou les peintres, Mylène Besson et Colette Deblé.
Marina Salles
Marina Salles est Docteure ès Lettres, membre du CRHIA à l’Université de La Rochelle, auteure de plusieurs essais sur l’œuvre de J.M.G. Le Clézio, dont Le Clézio, notre contemporain (PUR, 2006), Le Clézio, « peintre de la vie moderne » (L’Harmattan, 2007), et de nombreux articles. Son dernier ouvrage, publié aux éditions Passage(s), s’intitule La tour, Les choses, La Guerre – Hélène Bessette, Georges Perec, J.M.G. Le Clézio.
Évelyne Thoizet
Professeur en langue et littérature françaises, Évelyne Thoizet fait partie des équipes « Littérature et cultures de l’enfance » et « TransLittéraires » du laboratoire Textes & Cultures de l’Université d’Artois. Ses recherches portent sur les questions du mouvement, du temps et de la mémoire dans les romans des XXe et XXIe siècles, notamment dans les œuvres de Nathalie Sarraute, de Claude Mauriac, de Sylvie Germain, de J-M. G Le Clézio, d’André Dhôtel ou de Laurent Mauvignier. Elle s’intéresse aux rapports entre les sciences, la philosophie et la littérature en étudiant les représentations et les configurations narratives du temps et de l’espace à partir des travaux de Bergson, de Ricœur et des phénoménologues.